En 2016















L’Eglise est le plus ancien monument de Rancé et le principal témoin de l’histoire du village.
 L’église de Rancé a révélé les vestiges d’une construction du premier quart du XIIe siècle, édifiée en galets. Un portail monumental orné de décors sculptés permettait d’entrer dans une longue nef charpentée qui s’ouvrait à l’est sur le chœur et une abside une porte au nord desservait le cimetière.
A l’époque gothique (XIII-XVe siècles), des travaux de grande ampleur sont entrepris. Un clocher massif est édifié au-dessus du chœur, nécessitant le doublage des murs et l’ajout de contreforts ; l’abside est rasée pour laisser place à un chevet plat.
 
L’église devient alors un lieu d’inhumation privilégié (dalles funéraires, litres…) et de pèlerinage local.

Après la révolution, le clocher connaît le même sort que dans la plupart des églises voisines : il est démoli par suite des arrêtés révolutionnaires du représentant Albitte. Ce n’est qu’en 1889, qu’il sera remplacé par le clocher-porche édifié devant la façade. Cette réalisation de l’architecte lyonnais François Généty devait être suivie de la reconstruction d’une nef plus grande. Par chance, ce projet  n’a pas abouti et la façade ancienne avec son portail ont été préservés d’une destruction assurée.
 
Au milieu du XXe siècle, l’intérieur de l’église est dépouillé de tout ornement mobilier et architectural, toutes les ouvertures du chœur sont murées, le cimetière autour de l’église est déplacé et le revêtement extérieur en béton finit de masquer les parties anciennes.

La restauration de l'église et de ses abords (2008-2012) a fait réapparaître les vestiges romans de l'édifice et ses remaniements depuis neuf siècles.









L'église, son parvis récent et des aménagements qui respectent ce bel édifice.


 
(Photos de nuit de Jean-Charles GAILLARD, Rancéen)

 


La pierre brune,
le plus gros bloc erratique de la Dombes
 












Quand la Pierre  brune devint un monument classé... 
 Dans sa jeunesse, la Pierre brune a entrepris un grand voyage. Mais elle ne savait pas alors très bien où elle allait ; c'est pourquoi on l'a qualifiée d'"erratique". Il y a près de 300 000 ans, elle résidait encore dans son lieu de naissance (peut-être le massif du Beaufortin) quand un gigantesque glacier l'a embarqué. Après une lente progression, notre mastodonte fut, lors de la fonte des glaces, abandonné là où il se trouve aujourd'hui. La Pierre brune reprit alors son sommeil immobile.
Bien plus tard, elle vit apparaître un drôle d'animal : l'homme, qui se mit à cultiver le sol alentour, ce qui ne la gêna pas trop. Mais, un jour – c'était au 19ème siècle – elle sentit des pics commencer à lui ôter des morceaux ! Dans cette région dépourvue de pierre, l'homme avait réalisé que ce rocher constituait une véritable carrière à ciel ouvert… Notre Pierre brune a ainsi fourni des matériaux pour le soubassement de l'église de Toussieux. Heureusement, faute d'une qualité suffisante, l'exploitation fut abandonnée.
C'était justement l'époque où la société a commencé à percevoir la valeur du "patrimoine" qui l'entourait (même si l'on n'employait pas encore le terme). On s'est d'abord préoccupé, avec des hommes comme Mérimée et Viollet-le-Duc, de la préservation des monuments historiques. Puis une loi du 21 avril 1906 a organisé "la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique".
Du coup, certains se sont mis à regarder la Pierre brune d'un autre œil… Le 27 février 1927, le Préfet de l'Ain informe Jean-François VILLIER, alors maire de Rancé, que le classement de la Pierre brune était envisagé et il lui demande d'obtenir du propriétaire du champ, M. DE MURARD, son accord pour ce classement. Ce dernier étant décédé, c'est son héritier, le Comte DE CHABANNES, qui, le 2 mai, répond au maire : "Je ne peux qu'approuver cette décision ; j'ai du reste jusqu'à maintenant fait tout mon possible pour que cette curiosité scientifique ne soit pas détériorée".
C'est ainsi que, le 28 mai 1927, l'arrêté inscrivant la Pierre brune de Rancé sur la liste des Sites et Monuments naturels classés était signé par la Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux Arts, qui n'était autre alors que M. Edouard HERRIOT.
 En 1991, répondant à une lettre du maire, Edith PATUREL, l'Architecte des Bâtiments de France de l'Ain a confirmé que la Pierre brune était bien classée, au titre à présent d'une loi plus récente, celle du 2 mai 1930. Il a précisé que les contraintes liées au classement s'appliquaient toujours, à savoir qu'"aucune modification de ce monument ni aucun travail d'aucune sorte susceptible d'affecter son aspect et sa conservation (ne devaient être) effectués sans l'accord des services ministériels" (en 1927, toute infraction était punie d'une amende de 100 à 3 000 francs ; en 1991, la lettre de l'Architecte n'indique pas le tarif actuel).
Il convient en outre, ajoutait l'Architecte, d'éviter toute construction ou modification importante des lieux dans "l'environnement visible" de la Pierre brune.

Notre rocher se doutait-il qu'après avoir failli disparaître, il ferait un jour l'objet de tant d'attentions ?
(Source : Bernard Brisebard, ancien adjoint de Rancé 2006). 

 Le lavoir, construit en 1870

et
reconstruit en 2007

Le lavoir : (Source : Bernard Brisebard, ancien adjoint de Rancé).
Édifié en 1870 et restauré en 2007. Situé au hameau du Limandas où coule la seule source permanente de Rancé. Bien que très excentré, la municipalité décide en 1869 d'y établir un lavoir. Le lavoir entrera en service dans le courant de 1870. Avec les années et l’évolution du mode de vie, le lavoir est de moins en moins utilisé.
En 1972, la commune, voulant rectifier un chemin, conclut une transaction avec l'agriculteur riverain : celui-ci cède une bande de terrain et en échange il devient propriétaire du site du lavoir. Comblant les bassins, il transforme l'édifice en étable.
La municipalité élue en 2001, soucieuse de valoriser le patrimoine de la commune, décide de reconstruire le lavoir et rachète le terrain. les travaux de déblaiement effectués en mai 2005 par l'association PRIVALS conduisirent à une heureuse surprise : les deux bassins de pierre ressurgirent en excellente condition, ainsi que la base des murs.
La restauration du lavoir a été menée au cours du 1er semestre 2007. Grâce à des photos anciennes, l'entreprise NUGUET et l’association PRIVALS ont conjugué leurs savoir-faire pour restituer l'édifice au plus près de son état antérieur. Maçonnerie et toiture ont été reconstituées "à l'ancienne", en utilisant au maximum des matériaux de récupération. Les bassins furent reconnectés à la source. Ainsi a pu renaître un des lavoirs les plus imposants de la région, témoignage d'un épisode du passé de la commune de Rancé.


Quelques éléments de l'histoire de Rancé


La mairie et l'école



Vers 1900
 En 2016


La place du village
                                                                
Vers 1950

En 2016
La rue de la mairie
Vers 1900



En 2016

Le monument aux morts

Inauguration en 1921

En 2016

 
Les croix de mission de Rancé 

Dans le cimetière est implantée une croix de mission et une autre en sortant à gauche en direction du Limandas, dans la rue de la mairie.

Une croix de mission est un monument érigé en souvenir d'une mission après la tourmente révolutionnaire, où il fallut, pour les représentants de l'Église catholique romaine, restaurer la pratique religieuse. En général elle porte une inscription (celle du prédicateur) et la date de cette mission.

Rancé possède 2 croix de mission :

- La Croix de mission du cimetière, croix monumentale en pierre du XIXème datée de 1843. Le cimetière étant à son emplacement actuel depuis 1928, son emplacement antérieur est inconnu, peut-être dans le cimetière qui se situait autour de l’église.
 
- La Croix de mission du lieu-dit « La Croix » , croix monumentale du XIXème, fut et croisillon ré- cent. Inscriptions gravées : « MISSION 1853 » et inscription en fer forgé : « BENEDICTION 1853 – 2006 ».